lundi 8 décembre 2008

Premiers questionnements.


(...) Parmi toutes ses interrogations, celles qui concernent la naissance des enfants ne manqueront pas de surgir. La manière d'aborder les questions relatives à la sexualité, tabous dans de nombreuse familles, ou leur méconnaissance peut entraîner de graves désordres psychologiques, notamment chez les garçons de 8-10 ans lorsqu'ils se retrouvent face à des informations à caractère pornographique (via Internet par exemple) ou plus simplement mêlés à des conversations dans les cours d'école et les vestiaires des salles de sport. Ils élaborent une notion tout à fait fausse des relations conjugales, mettant en péril les relations affectives de leur futur couple.
Les interrogations sur le sens de la vie, sur la mort, sont aussi très fréquentes de manière explicite ou implicite. C'est causer un vrai dommage à l'enfant que d'éluder ces questions essentielles. L'enseignement des vérités de la foi contribue à l'équilibre des enfants : la mort a un sens, la vie une finalité. Le sacrifice de la croix est une réalité à laquelle les enfants se réfèrent dans leurs propres difficultés. Les notions de faute et de pardon les réconfortent bien plus souvent qu'elles ne les traumatisent. Les enfants vivent très bien avec les réalités surnaturelles. C'est le moment d'alimenter leur soif de savoir "métaphysique". Lors d'une conférence aux associtions familiales de la Gironde, le professeur Pommereau, pédopsychiatre au CHR de Bordeaux, signalait que l'absence de débats à caractère philosophique laissait perdurer l'angoisse existentielle qui s'avère l'une des principales causes de suicide chez les jeunes.
C'est également le moment d'initier l'enfant au recueillement, à la contemplation, à la prière. C'est lui apprendre à descendre en lui-même dans son jardin intérieur : c'est là qu'il va mettre en ordre tout ce qu'il perçoit du monde, qu'il va donner une cohérence à sa réflexion, à ses premières méditations, qu'il pourra entendre la voix de Dieu. Laissons-lui du temps pour se poser, réfléchir, "ruminer" ce qu'il est en train d'élaborer. Se retirer en soi-même c'est fuir le bruit, l'agitation. Cette vie intérieure est source de créativité, de pensée personnelle. C'est elle qui donne la liberté de pensée, la liberté fondamentale, la seule inaliénable.



Extrait de "Chaque chose en son temps...Les étapes d'une éducation réussie", Martine DUBOIS, in Sedes Sapientiae, n°99, pp. 39-58.