samedi 29 mars 2014

STEREOTYPES DE GENRE OU REPERES ?




   Paysage avec la création d'Eve - Jan Brueghel l'Ancien (1568-1625)
  Au cours de la Création, Dieu différencie le jour et la nuit, la terre et les eaux, les végétaux et les animaux, l’homme et la  femme. Tout comme la Création, l’éducation des enfants doit être une œuvre de différenciation et non un retour  au chaos. 


























Indispensables repères
            Le bon sens voudrait que les petits garçons puissent devenir par l’éducation ce qu’ils sont déjà en germe à la naissance : des hommes. Ce même bon sens, qui manquait apparemment à Simone de Beauvoir, voudrait qu’on naisse femme – femme inachevée, certes, comme l’arbre est dans la graine - et qu’on puisse aussi le devenir pleinement par l’éducation. C’est l’éducation qui doit permettre à l’être humain de devenir pleinement humain, masculin ou féminin, en conformité avec son identité biologique (1).
            C’est toujours le bon sens qui faisait écrire à un psychologue américain (2) dans les années 1970 : « … en tant que parents, nous devons veiller à ce que nos garçons et nos filles parviennent à un accord profond et définitif avec leur sexe. L’affirmation nette de son identité en tant que représentant de son propre sexe est une pièce vitale du concept de soi et de la santé mentale de l’enfant ». Cet auteur avait raison de distinguer, pour mieux les unir, sexe biologique et genre (identité sexuelle). Au contraire, les idéologues du genre vont séparer sexe et genre, pour ensuite les opposer. Cela ne peut que produire à terme des individus LGBT, « hors-sexe », transgenre (3), indifférenciés et malléables.
            On peut citer aussi un médecin français écrivant en 1993 : « Ce qui donne à l'enfant son identité, c'est la relation qu'il noue à l'intérieur d'un couple parental où le jeu de la complémentarité se fait normalement. Il a besoin d'un homme qui soit un homme, d'une femme qui soit une femme, et qui aient des relations complémentaires homme-femme. Si l'un des éléments manque, c'est la catastrophe, car l'enfant n'a pas la possibilité de le remplacer » (4). Rappelons que c’est entre 2 et 6 ans que se met en place l’identité sexuelle des enfants (5).
            Pour accéder à leur identité respective, garçons et filles ont donc « besoin de modèles à imiter » (6), de repères. Les idéologues du genre ont rebaptisé ces repères du terme péjoratif de « stéréotypes de genre ». Quand ils disent « déconstruire les stéréotypes », il faut comprendre « détruire les repères sexués » ; chaque fois qu’ils invoquent « l’égalité », il faut comprendre « uniformité » et « nivellement par  le bas ». L’Observatoire de la théorie du genre souligne le danger de ces dispositifs pédagogiques qui risquent de « perturber la construction de l’identité sexuelle des enfants, en faisant disparaître tous les repères masculins et féminins de l’éducation » (7).

Déconstruction par le vêtement : relativiser et effacer la différence sexuée
            Certains parcours pédagogiques utilisent le sujet du vêtement pour « déconstruire les stéréotypes de genre ». Deux parcours de l’ABCD de l’égalité, écrits par la même enseignante, ont retenu notre attention : « Dentelles, rubans, velours et broderies » et « Madame Charpentier et ses enfants, par Auguste Renoir ». Le deuxième parcours a fait l’objet d'un reportage vidéo (ici). On y apprend les faits suivants : dans les siècles passés, les petits garçons étaient élevés en robe, les cheveux longs (nombreuses illustrations) ; Louis XIV portait des talons hauts, des bas de soie maintenus par des jarretières, des manchettes en dentelles ; au 18e siècle, hommes et femmes portaient des dentelles (cols et manchettes)… Il ne s’agit pas là d’un cours d’histoire, mais d’une démarche, destinée au primaire, qui « doit amener les élèves à se poser la question de l’égalité entre les filles et les garçons ». Dans une deuxième vidéo, l’enseignante précise son objectif : pour elle, il n’est pas normal que ses élèves, au cours de travaux pratiques de découpage/collage, habillent les garçons en pantalon et les filles en jupe. Voici ses paroles : « J’ai demandé à des élèves de grande section de maternelle d’habiller les enfants à la mode d’aujourd’hui et on a vu que les enfants petits garçons étaient habillés avec un jean et les petites filles avec une jupe. Tous les enfants avaient répondu à des stéréotypes déjà bien installés et donc ça montre que le travail (entendez le travail de déconstruction des stéréotypes sexués) doit être fait dès la petite section de maternelle pour justement qu’on n’ait pas ces réponses-là en grande section. » (8)
Affiche résumant bien la situation du genre à l'école. Source : JRE2014
            Oter au vêtement son caractère sexué, tel est le but de la manœuvre. Il s’agit là d’une propagande douce, feutrée et sophistiquée, s’appuyant sur de belles œuvres d’art, mais visant à faire disparaître les repères masculins et féminins du vêtement, dès la petite section de maternelle.
            Ces parcours ne se contentent pas de montrer le caractère évolutif et relatif des vêtements masculins et féminins dans les siècles passés. Le parcours « Madame Charpentier » préconise aussi de raconter la « belle histoire du pantalon ». Le port du pantalon est présenté comme une des grandes libérations de la femme, libération obtenue par un long combat de courageuses féministes ! Uniforme et unisexe, le pantalon a bien entendu toutes les faveurs de nos rééducateurs du genre. Le lien est ainsi rompu dans l’esprit des enfants entre sexe et vêtement.


Autre vidéo détaillant les objectifs de déconstruction par l'enseignement
Conférence du docteur Yann Carrière qui montre la double attaque du genre à l'école : contre les intelligences (en niant la différence homme/femme) et contre l'identité sexuelle des enfants (en empêchant sa construction)

            
(1) Pour profiter de l’éclairage de la philosophie réaliste sur la question du Genre, on peut lire :
- Michel Boyancé : « Masculin,féminin, quel avenir ? » et «Hommes, femmes, entre identités et différences » ;
-  Frère Grégoire Plus, fj., "La théorie du genre :  Progrès humain ou danger réel"
(2) Docteur Fitzhugh Dodson, 1970, « Tout se joue avant 6 ans », p. 156
(3) Certains extrémistes du genre vont jusqu’à dire qu’il y a autant d’identités sexuelles que d’individus…
(4) Docteur Fernand Sanchez, 1993, Famille Chrétienne n° 808
(6) Dodson, ibidem p 159
(8) Cette enseignante a au moins le mérite d’afficher ses intentions. A l’inverse, les politiciens avancent masqués. Par exemple, Najat Vallaud-Belkacem (ministre des Droits des Femmes) ose prétendre le 6 juin 2013  : « La “théorie du genre” n’existe pas. Ça n’existe pas. En tout cas je ne l’ai jamais rencontrée ». De son côté, le ministre de l'Education Nationale, Vincent Peillon, clame à l’Assemblée Nationale (28 janvier 2014) : « Ce que nous faisons, ce n’est pas la théorie du genre, je la refuse, c’est promouvoir les valeurs de la République et l’égalité entre les hommes et les femmes ». Or 15 jours plus tôt (13 janvier 2014), ces deux ministres ont visité une école à Villeurbanne pour y promouvoir le Genre (vidéo : ici)