Sa vie
Née à Sienne, son père, pharmacien, ayant perdu ses biens à la suite de mauvaises affaires, elle dut partir avec sa famille à Rome où elle fut obligée d'exercer divers emplois afin d'aider les siens à vivre.
Très jeune encore, elle épousa Dominique Taigi, domestique au palais Chigi. Dominique était un homme travailleur et sérieux, mais rude et coléreux, et Anne-Marie dut faire preuve d'une grande patience pour supporter son caractère aigri et difficile.
Elle mit au monde sept enfants, dont trois moururent en bas âge. Elle était une excellente maîtresse de maison, dévouée pour tous, malgré la faiblesse des moyens du ménage. Très pieuse, elle priait beaucoup et vivait l'Évangile tout en vaquant aux multiples tâches quotidiennes. Même son mari dira d'elle qu'elle : « parlait de Dieu sans devenir ennuyeuse comme le sont beaucoup de dévotes ».
Sa maison était un lieu d'harmonie, de paix, où elle recevait les pauvres en même temps qu'elle s'occupait activement de ses enfants et de son mari.
Elle mourut le 9 juin 1837 et son corps, non corrompu, repose à Rome dans l'église Saint Chrysogone.
Visions et extases
Dieu se manifestait à Anne-Marie où qu'elle se trouvait, quoi qu'elle faisait, par des visions, des extases, à tel point qu'elle lui disait avec familiarité et simplicité : « Laissez-moi, j'ai à faire, je suis mère de famille ».
Pendant plus de quarante ans, elle eut la vision d'un globe lumineux, comme un petit soleil entouré d'épines. En le regardant, elle pouvait y lire à la fois des événements futurs et l'état d'esprit des gens qui venaient la visiter. Ce don de prophétie et de prescience lui amenait beaucoup de monde qui venait lui demander conseil et, toute sa vie, elle les reçut avec joie et patience.
Béatification
Déclarée Vénérable le 4 mars 1906, Anne-Marie Taïgi, elle a été béatifiée par le Pape Benoît XV le 30 mai 1920.
Extrait de sa biographie :
" "Elle éprouvait alors, un vif et pressant désir du cloître ; elle souhaitait avoir l’opportunité de vivre dans le silence et la paix, loin des bruits, de l’agitation, du tumulte de la vie, au coeur de la cité elle ne réussissait pas à concilier son ardent désir de vie religieuse avec son rôle d’épouse et de mère.
Elle parle au Père Ferdinand de Saint Louis, trinitaire déchaussé du couvent de Saint-Charles-aux-Quatre-Fontaines qui était devenu son confesseur à la suite du Père Angelo Verardi des Servîtes de Marie et d’autres qui l’avaient guidée au cours des années antérieures.
" Bien, lui dit le Père Ferdinand, si vous voulez profiter, au moins en partie, des avantages spirituels de la vie monastique, participer aux oeuvres saintes qui s’y accomplissent, inscrivez-vous à une milice religieuse qui vous permettra de vivre dans le monde tout en accomplissant les devoirs qui vous sont imposés par votre état et votre condition sociale. Écoutez-moi bien : demandez à votre mari s’il acquiesce à votre désir de devenir tertiaire. Ainsi, vous serez une religieuse au milieu du monde ".
Parmi les Tiers-Ordres, Anne-Marie choisit celui des Trinitaires, non parce que son confesseur est un Trinitaire, mais parce qu’elle nourrissait une dévotion très profonde pour les divins mystères, pour celui de la Trinité, en particulier. Elle demanda le consentement de son mari.
" Ma femme, rappellera Dominique après la mort d’Anne-Marie, me demanda la permission de devenir tertiaire déchaussée de l’Ordre de la Sainte-Trinité et je le lui accordai avec la condition, cependant, d’être fidèle à son rôle d’épouse et de mère de famille. Ce furent mes conditions et elle les a toujours observées avec une obéissance prompte, avec exactitude ".
Après la cérémonie de vêture à Saint-Charles-des-Quatre-Fontaines, Anne-Marie demeura intègre en ce qui avait trait aux exigences de son mari ; elle ne sacrifia en rien, les droits et les devoirs qui lui incombaient, à l’égard de son mari et de sa famille, se conduisait, de fait, comme une religieuse."Lien vers sa biographie :
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Mariataigi/anna_maria_taigi.htm
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