"Les fausses couches spontanées peuvent être primaires (sans enfant vivant déjà né) ou secondaires (avec enfant vivant déjà né). Elles sont précoces si la mort embryonnaire intervient avant la douzième semaine d'aménorrhée (cas de loin le plus fréquent), au-delà on parle de fausses couches spontanées tardives, puis de mort fœtale intra-utérine." Wikipédia
C'est souvent un épisode de la vie des femmes qui passe inaperçu. Et pourtant particulièrement douloureux!
Dans la plupart des cas, le coeur du bébé (embryon) cesse de battre. La maman ne s'en aperçoit pas et cela lui est révélé au cours d'une échographie. Les gynécologues conseillent la prise de médicaments pour l'expulsion du petit corps. Or, aucun accompagnement psychologique n'est prévu. Les femmes sont hospitalisées dans le même service que les IVG. Les médicaments prescrits sont les mêmes que lors des avortements médicamenteux.
Et on nous renvoie chez nous comme si de rien n'était, comme si nous n'étions pas en deuil!
Il est important, pour une maman surtout, de parler beaucoup de son enfant mort. Il faut lui permettre de vider cet abcès qu'est la douleur éprouvée, par la parole. Même si c'est pour répéter les mêmes mots, les mêmes doutes, les mêmes angoisses. La parole soulage un peu et la femme dans ces moments-là, a besoin de se sentir écoutée et comprise, surtout par d'autres mères qui ont vécu la même chose.
Le papa ne le vit pas du tout de la même manière. Même s'il a du chagrin, il ne souhaite pas en parler. C'est sa façon de vivre son deuil.
Que va-t-on faire de son petit corps ?
Mon angoisse était de penser que mon tout petit allait être mis dans une poubelle (puisque légalement il n'a pas de statut juridique). Or, moralement, ne devons-nous pas prendre soin du corps des défunts ? Si cela s'était passé chez moi, j'aurais pu lui offrir une sépulture avec une bénédiction. Mais à l'hôpital où les embryons sont soi-disant "analysés", que se passe-t-il après ?
Un bon prêtre a ôté toutes mes angoisses en me rappelant que le soin au corps des défunts est là pour rappeler le soin que nous devons avoir pour les âmes. Dans certaines circonstances exceptionnelles, il est impossible de récupérer le corps pour l'ensevelir (comme pour le corps d'un défunt dans une maison en feu). Mais ce qui compte c'est que l'on ait eu l'intention de le faire, de bien faire.
Mon bébé mesurait 2,5 cm quand son coeur s'est arrêté mais c'était mon bébé au même titre que mes autres enfants. Ce n'était pas qu'un amas de cellules. Pourtant, légalement, il n'existait pas.
Aux yeux du Seigneur ? Certainement si.
Des amis qui ont vécu cette épreuve nous ont conseillé de donner un prénom au bébé. Même sans savoir s'il s'agissait d'un garçon ou d'une fille. Il est présent dans nos coeurs et auprès de Dieu. Nous avons désiré son baptême. Le Seigneur le sait bien. C'est notre sixième enfant.
Voici une prière qui m'a été conseillée par une maman :
Tout ce que je sais, c'est qu'il ne m'arrivera rien que vous ne l'ayez prévu de tout éternité.
Cela me suffit, ô mon Dieu, pour être tranquille.
J'adore vos desseins éternels, je m'y soumets de tout mon coeur;
je veux tout, j'accepte tout, je vous fais un sacrifice de tout;
j'unis ce sacrifice à celui de votre cher Fils, mon Sauveur,
vous demandant, par son Sacré-Coeur et par ses mérites infinis,
la patience dans mes maux et la parfaite soumission qui vous est due pour tout ce que vous voudrez et permettrez.