
Un Tiers-Ordre est le troisième Ordre d'une grande famille religieuse, le premier Ordre groupant les religieux, le second Ordre les religieuses. Un Tiers-Ordre séculier (à la différence d'un Tiers-Ordre régulier composé de membres vivant en communauté) est « une association de personnes qui, tout en restant dans le monde, se proposent de tendre à la perfection chrétienne, dans la mesure la plus compatible avec leur état-, en étant unies à un Ordre religieux. Ainsi le Tiers-Ordre séculier carmélitain se rattache à l'Ordre du Carmel en suivant son esprit. (Les Carmes forment le premier Ordre du Carmel, les Carmélites, le second.) L'admission se fait après deux mois de postulat et un an de noviciat. Les tertiaires font alors voeux d'obéissance («uniquement sur ce qui leur est commandé par les Supérieurs selon la teneur de la Règle ») et de chasteté (soit la chasteté parfaite du célibat, soit la chasteté conjugale, soit la chasteté du veuvage, « selon son état présent ou futur »).
L'esprit du Tiers-Ordre est avant tout un esprit de prière et de contemplation. La prière doit être fondée sur celle de l'Église ; aussi les tertiaires sont-ils tenus à la récitation du Petit Office de la Sainte Vierge (à moins qu'ils ne récitent déjà intégralement le Grand Office), ou, s'ils ne peuvent pas lire, à vingt-cinq « Pater » et «Ave ». L'oraison mentale a une place toute particulière au Carmel comme l'a notamment souligné sainte Thérèse, aussi y consacrent-ils une demi-heure chaque jour (ou une heure pour les prêtres). Prolongée par l'exercice de la présence de Dieu, elle leur permet de s'unir intimement à Lui. Ils s'adonnent également à la lecture spirituelle, qui les nourrit de Sa doctrine, et à l'examen de conscience, qui les aide à mieux se connaître et à se réformer.
Ils s'appuient sur les sacrements. C'est pourquoi il leur est demandé d'assister tous les jours à la messe (traditionnelle, cela va sans dire) et de communier au moins une fois la semaine et à certains jours. Cela vaut autant que faire se peut, surtout à notre époque. Ils s'aident de la pénitence par les jeûnes et abstinences prescrits par l'Église, ainsi que quelques jours supplémentaires (sauf empêchements de santé, ou autres motifs légitimes et graves).
Enfin toutes ces obligations doivent mener à « une piété sincère et solide » autant que profonde et éclairée, à une charité pleine de patience et de douceur, tout particulièrement envers leurs proches et envers les autres membres du Tiers-Ordre, et à un esprit de discrétion et de travail. Ils montrent leur piété par leur dévotion au Saint-Sacrement et leurs prières, leur charité par leur aide temporelle et spirituelle aux tertiaires malades ou mourants, ainsi que par des prières, chapelets et messes en faveur des tertiaires défunts, leur esprit de travail par leur dévouement aux oeuvres.
Les tertiaires séculiers carmélitains doivent rester unis aux monastères du Carmel pour en garder l'esprit. Ils essaient donc de s'y rendre de temps à autre. Ils reçoivent le bulletin mensuel du Carmel de Quiévrain, où ils trouveront une aide spirituelle.
Abbé Louis-Paul Dubroeucq †
Fraternité Saint-Pie-X, depuis La porte Latine.
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